mai & juin

... Et ron,et ron,petit patapon ... Tout était joie et douceur parmi les félins présents dont le commerce semblait des plus agréable . Rien ici qui pèse ou qui pose . Rien ne pouvait se dérouler à l'envers . Voilà l'horizon réputé indépassable de cette histoire .  Les yeux devenaient ardents lors des rencontres . Vous voyez le tableau . Chacun maître de soi,à l'infini . Cela vous fait rêver ...et sourire,non ?  Un sourire triste,peut-être,car vous attendez la suite ... Si,par exemple,un toucan se posait sur le cèdre que voilà,quels mots faudrait-il choisir pour décrire la scène des félins alertés ?  Fort heureusement,un paysan pourrait passer par là,regagnant son champ sous un autre horizon,en une autre saison sur cette Terre,par une nuit sans lune .  Tout est possible . Et là,pas la moindre ombre au tableau . Un astrologue s'y perdrait dans cet enchantement . Un mendiant,même,pourrait constituer,tranquillement,une caravane bien alignée de grains de sable ...  Là,je vous sens osciller entre agacement et angoisse,comme sur une balancelle délabrée . Rien de plus hideux qu'une balancelle délabrée si ce n'est un cube parfait . De quoi basculer dans la déréliction !  Mais pas folle la guêpe,non . Une tempête se préparait bien,en effet . La description ( absente,vous l'aurez remarqué ) de la masure des félins ne tenait qu'à un fil . Ils étaient tout prêt à se défiler et,quand le rocher qui obstruait encore la porte roula,ils se précipitèrent sur les spectateurs et leur gueule s'ouvrit d'abord en un énorme cri .  ( voilà ce que m'ont dit 7 fois 7 = 49 mots choisis )

C'était il y a longtemps,en 2015 .

C'était un village, en Ardèche,dont les sols regorgeaient de miel .

Tous disaient que c'était l'énergie du futur,qu'il fallait creuser,forer . Des caravanes par milliers s'apprêtaient à venir pour trouer,taillader la montagne,afin que le feu de ce miel surgisse et illumine les foyers d'un arc incandescent .

Seuls les oiseaux savaient que la terre deviendrait sable,qu'il faudrait des générations pour que les ombres des arbres abritent à nouveau les âmes paisibles de cette contrée .   Les oiseaux se sont mis à chanter . Les hommes ont écouté . Ils ont cessé de se courber à la destinée qui leur aurait été fatale pour,d'un coup,comprendre que ces montagnes qui faisaient d'eux ce qu'ils étaient ne pouvaient être que respectées .

Ce miel si cher à nos coeurs,à nos corps,ce miel qui chauffe nos vies depuis toujours restera là où il se trouve .

Ces chants du ciel qui nous sont parvenus ont été entendus,absorbés,compris et,espérons,par tous !            

Nathalie