• Au tour de Janvier...

    Quelques mots des uns et des autres...

    Avec ceux-ci, un montage en dictons...

     

    • Jean-Marc sort de l'ombre et le vent expédie les soucis sur la lune !
    • Les orties comme les soucis sont parfois salés mais donnent toujours du piquant à la vie !
    •  Un ver de terre, ce croquant, était amoureux d'une coccinelle. Ils se retrouvèrent à taper le carton à l'ombre d'une pimprenelle et partageaient une sieste sous la lune quand une taupe ajouta du piquant à leur volupté.
    • Mieux vaut de petits soucis dans son jardin que de gros en son destin.
    • J’ai la ratatouille qui me démange, alors je plante un p’tit peu, ça me gratouille, et ça s’arrange, alors j’jardine ce que j’peux.
    • Plantoir et arrosoir valent mieux que cagnard et désespoir.
    • Si tu transpires à la pleine lune, récolte tes agrumes.
    • Sieste au solstice fait pousser le lys.



    Et à l'appreciation de chacun deviennent la morale d'une histoire...

     

    Petit potiron deviendra grand

      Il était une fois un petit potiron qui vivait en bonne harmonie parmi les siens dans un champ de potirons sans fausses notes.

    Oh,il y avait bien parfois des moqueries qui jaillissaient du champ voisin de courges, du genre :

    "oui, mon pote, tu iras au ciel, parce que les potes iront!"

    Mais cela ne portait pas à conséquence. Le petit potiron aimait écouter sa grand-mère toute fripée lui raconter des histoires les soirs de pleine lune.L'une d'elles l'impressionnait particulièrement : la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. Le petit potiron tremblait de tous ses membres quand il l'entendait, pressentant bizarrement un destin fatal qui le concernait.
      Qu'avait-il donc à voir avec ces animaleries ?

    C'est qu'il voyait bien ses gros parents autour de lui dont quelques uns parfois disparaissaient, emportés dans les airs par des créatures verticales. C'étaient toujours les meilleurs qui partaient les premiers (car dans l'univers potironnesque le plus gros est le mieux qu'on puisse prétendre).

    Le petit potiron, particulièrement observateur et déluré pour son âge, avait bien repéré tout cela et il se disait à part lui : tant va grossir le potiron qu'à la fin il sera marron !

     Au tour de Janvier...

    Cependant, croyant échapper à ce tragique destin,il entreprit une mutation qui donnerait ce qu'elle donnerait. 

    Et,de ce jour là naquit le potimarron.

    Jean louis    

     





    Au tour de Janvier...

    ...

    La daube de ce sanglier, qui a ravagé mon jardin, me laisse un goût, amer certes, mais doux aussi... Au moins celui-ci ne piétinera plus mes plate-bandes !!!!!

    Elles sont si précieuses, mes plate-bandes, si fragiles et délicates, comme moi, que je les cultive avec sérénité, surtout les soirs de pleine lune, sous le chant rassurant des grillons enivrés par cette symphonie d'odeurs qui remonte jusqu'à lui,

    LUI, le jardinier de mes rêves... Grand, Beau , Bronzé, Elancé... Ahh !


    Juste un petit bémol vient troubler ce beau tableau: ce sont les nuits de pleine lune car il doit terriblement transpirer pour récolter ses agrumes... Dans ces moments là, je retourne à mes plate-bandes, et je SOUPIRE...

    Je soupire en observant les amours de la petite coccinelle et du ver de terre, et je cherche avec grand acharnement la justice ici bas :

    Voilà un grand amour de l'infiniment petit, là, sous mes yeux, et moi qui suis si seule et pourtant si fragile et délicate, infiniment petite aussi finalement... et là dans un dernier grand élan philosophico-sentimental, je me rends à l'évidence: MIEUX VAUT DE PETITS SOUCIS DANS SON JARDIN QUE DE GROS EN SON DESTIN !

    Joséphine

     


    Le ver de terre, la coccinelle et Jean-Marc

    Sous le soleil battant,
    une symphonie d'odeur remonte jusqu'à lui
    Le ver de terre, luisant,sort de la terre fumante.

     
    « bonjour Mme la coccinelle ! »
    Celle ci rougissante, fait mousser les petits points noirs de ses ailes frémissantes,
    tend l'oreille au doux chant voluptueux de ce doux inconnu.

     
    Croquant de concert chénopodes et feuilles verdoyantes de potiron, ils se glissent langoureusement sous les rondeurs orangées de ce beau fruit d'automne.

     
    Mais Mme coccinelle a l'estomac fragile, hésite a grignoter davantage ...et rassasiée... pfuitt ! Prends son envol.

     
    Car la nature est ce qu'elle est........
    Notre gourmand ver de terre pris par les affres de ses envies ne voit pas surgir la bêche tueuse de Jean-Marc le jardinier.

     
    Notre ver de terre meurt sous le coup de butoir de l'outil.
    Le fruit mûr lui tend les bras. Il n'y résiste pas et le cueille prestement.
    Tant va grossir le potiron qu'il va devenir marron.

    Sylvie

     

    Au tour de Janvier...



    Insomnie


    Le soleil arrive.
    Une symphonie d’odeurs arrive jusqu’à moi et me sort de ma torpeur.
    Je m’étais endormi, finalement.
    La douceur du jardin n’y est pas étrangère.
    C’est dans ce lieu que je viens toujours, quand les soucis m’accablent, quand le sommeil me fuit toute la nuit, que je tourne en rond chez moi, en vain.
    Alors il faut que je sorte. Et mes pas, tout naturellement, m’amènent en ce lieu.
    Je salue mon persil, admire sa persistance.
    J’arrose mes deux potirons, leur balbutie quelques encouragements.
    Et je m’assieds là, sur ce banc, un goût amer dans la bouche, comme un potager après le passage des sangliers.
    La lune presque pleine est en train de se coucher.

    Les fleurs de la plate- bande  semblent sourire.
    La paix revient en moi.

    Quand le soleil arrive, quand les odeurs se réveillent et quand j’ouvre les yeux,

    je me sens plus léger.
    Quelque chose de magique m’est arrivé.
    Je me lève, joyeux, libéré.

     Alors mon regard se porte sur une petite fleur qui a poussé dans la nuit. Je me penche. C’est un souci, un tout petit souci de rien du tout, tout tremblotant, ébloui par la lumière du jour.
    Avec émotion, je vais lui chercher un peu d’eau.

     
    Et avant de repartir, j’entends sa voix, sa toute petite voix de petit fleur de soucisouci, me dire :

    « Mieux vaut de petits soucis dans son jardin que de gros en son destin. »




    A suivre....

    « Atelier d'écriture de DécembreEn route pour la clémenterie !! »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :